Mali, insécurité alimentaire en 2023

MoniL’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Araa - CEDEAO) indique une réduction de 25% de personnes en insécurité alimentaire au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Togo, dans une étude dont les points clés ont été diffusés le 20 juin 2023.

C’est comme pour dire que 75% du groupe concerné, vit dans la détresse.

L’institution indique également que 40% des 24 millions de bénéficiaires de son action lors du dernier exercice sont des femmes.

À la mi-avril, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) indiquait : « D’après une nouvelle étude, l’insécurité alimentaire aiguë devrait atteindre son niveau le plus élevé depuis 10 ans en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale d’ici le mois de juin de cette année ».

La dernière analyse de marché de février 2023 indique que les prix des denrées alimentaires ont considérablement augmenté pour le mil (+ 55%), le sorgho (+ 27%), le maïs (+ 43%), le riz importé (+26%) et le riz local (+ 28%), par rapport aux moyennes quinquennales. Ces augmentations entravent davantage l'accès à la nourriture pour les familles les plus pauvres.

Paillote« L'insécurité alimentaire a déjà atteint des niveaux alarmants à Ménaka. Nous devons agir maintenant avant qu'il ne soit trop tard pour éviter une insécurité alimentaire généralisée en veillant à ce que les personnes vulnérables reçoivent une assistance rapide et efficace. Les conséquences de l'inaction sont inconcevables », a déclaré le Représentant et Directeur du PAM au Mali, Éric Perdison.

Le cumul de l'insécurité, des chocs climatiques et des prix élevés des denrées alimentaires continue de provoquer une faim et une malnutrition aiguës au Mali, avec un nombre de personnes confrontées à un accès irrégulier à des aliments nutritifs, qui devrait atteindre 1,2 million pendant la période de soudure de juin à septembre, selon l'analyse de la sécurité alimentaire du Cadre harmonisé (CH) de mars 2023.

La propagation de l'insécurité dans les régions du Sud et de l'Ouest du Mali, auparavant sécurisées, a également un impact négatif sur l'agriculture, la pêche et la production animale et réduit considérablement la capacité des familles à accéder à la nourriture.

En collaboration avec le Commissariat à la sécurité alimentaire du Mali, le PAM apporte actuellement une aide en espèces à 487.500membres de la communauté d'accueil et à 162.500 personnes déplacées à l'intérieur du pays pour leur permettre d'acheter les aliments de leur choix sur les marchés locaux.

Globalement, en 2023, le PAM prévoit de fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle d'urgence à 3,8 millions de personnes au Mali, y compris 650.000 pendant la période de soudure précoce (mars à mai) et 1,2 million de personnes en situation d'insécurité alimentaire pendant la période de soudure agro-pastorale (juin à septembre).

CultureEn plus de cette aide alimentaire d'urgence vitale, le PAM continuera à mettre en œuvre des programmes de prévention et de traitement de la malnutrition au profit de 450.000 enfants (âgés de 6à 59 mois), de 22.000 femmes et filles enceintes et allaitantes, et de 48.000 parents d'enfants hospitalisés chez qui on a diagnostiqué une malnutrition aiguë sévère. Mais, sans ressources suffisantes, la réponse du PAM sera considérablement réduite.

Pour poursuivre son assistance alimentaire et nutritionnelle aux personnes vulnérables au Mali, le PAM a besoin d'urgence de 110 millions de dollars, au cours des six prochains mois.

Sans un financement adéquat, le PAM sera obligé de procéder à des réductions encore plus conséquentes à partir du mois de juin.