Un cadre de sauveraineté alimentaire nécessaire.

001 5La souveraineté alimentaire est un concept développé et présenté pour la première fois par Via Campesina lors du Sommet de l'alimentation de 1996 à Rome, organisé par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Il a depuis été repris et précisé par divers courants altermondialistes lors de différents Forums sociaux mondiaux.

Par définition, la souveraineté alimentaire est présentée comme un droit international qui laisse la possibilité aux populations, aux États ou aux groupes d'États de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à leurs populations sans qu'elles puissent avoir un effet négatif sur les populations d'autres pays.

Elle se construit à l'origine dans l'objectif de permettre le respect de la déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales.

La souveraineté alimentaire accorde en plus une importance aux conditions sociales et environnementales de production des aliments. Elle prône un accès plus équitable à la terre pour les paysans pauvres, au moyen si nécessaire d'une réforme agraire et de mécanismes de sécurisation des droits d'usage du foncier.

Au niveau local, elle favorise le maintien d'une agriculture de proximité destinée en priorité à alimenter les marchés régionaux et nationaux. Elle privilégie des techniques agricoles qui favorisent l'autonomie des paysans, comme l'agriculture biologique et l'agriculture paysanne. Et refuse l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) en agriculture.

Au niveau international, elle implique une réglementation plus poussée des flux de capitaux et financiers. La souveraineté alimentaire est également favorable à ce que les pays en développement puissent protéger leur marché intérieur, en dépit des accords de libre-échange de l'OMC.

Le Mali, un pays en développement, avec 65 % de son territoire en région désertique ou semi-désertique, a une activité économique limitée autour de la région fluviale irriguée par le fleuve Niger. Environ 10 % de la population est nomade et environ 80 % travaille dans l'agriculture ou la pêche. L'activité industrielle est concentrée autour des activités agricoles. Le Mali possède le premier troupeau de bétail de la sous-région, assure l’autosuffisance alimentaire durable en année de pluviométrie normale et subvient à l’ensemble de ses besoins en céréales sèches.

La souveraineté alimentaire au Mali passe par maitrise de l’eau et la production énergétique.