On n’est mieux servi que par soi-même !

Election femme vote 280817 800pxLes élections législatives maliennes de 2018 se dérouleront (sauf retournement de dernière minute) les 25 novembre et 16 décembre 2018 afin de renouveler les 147 membres de l'Assemblée nationale, c’est-à-dire les 14 femmes et les 133 hommes.

Seulement 14 femmes sur 147, c’est la configuration actuelle de l’Assemblée Nationale du Mali, et une grosse déception pour la femme et toutes les institutions qui défendent la cause de la parité homme/femme. Une analyse des tendances n’est pas encourageante non plus. De  10% de femme à la legislature 2007-2013 le taux est passé à 8,16%, très loin des 50% espérés.  Le chemin est encore très long.

  • Les préjugés et les pesanteurs de la société qui plombent l’émergence politique de la femme ne sont cependant pas irréversibles.  Malgré la régression de 2013 par rapport aux résultats de 2007, une amélioration du leadership féminin est possible à partir de deux postulats : confiance en soi, mais surtout solidarité féminine.

    Si la faiblesse du taux d’alphabétisation des femmes et le manque de moyen financier qu’elles accusent très souvent par rapport aux hommes, sont les excuses à leur non émergence, celles-ci ne résistent pas toujours à l’analyse :

Les candidatures féminines peuvent être meilleures (politiquement et intellectuellement) par rapport à ce qui leurs sont opposées. Si la majorité des hommes est plus alphabétisée et mieux nantie financièrement, ceci n’est pas forcément le cas pour tous les candidats hommes, loin s’en faut.

Il revient aux candidates de mettre en avant leurs atouts, à savoir la fraicheur politique, la pondération propre à la femme et la chaleur humaine et sociale qu’elle peut dégager plus facilement..

  • A l’ère du « big data », et de l’omnipotence du sondage, loin de nous l’idée de remettre en cause la « loi des grands nombres » qui stipule : « plus la base est large, plus la probabilité est élevée ». L’idée serait que dans la mesure où les candidatures des hommes sont de loin plus nombreuses, il n’y a aucune chance que le nombre de femmes élues puisse rattraper celui des hommes. Faux, car aucune probabilité ne saurait résister à une candidature bien réfléchie et conduite avec audace.

 

  • Même si le problème d’éligibilité de la femme est plus une question d’échec personnel, il est aussi  la résultante d’une mentalité collective, car les femmes représentent au moins 51% de la population. Et de ce fait, elle constitue leur propre bourreau.

Une solidarité des femmes et des enfants, dans le discours et dans les faits est le seul gage pour arriver un jour à la parité homme/femme. Cette solidarité peut commencer par le boycott des listes non paritaires.

Femmes et Développement