Quelques données statistiques sur les violences faites aux femmes

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Selon un rapport du Réseau des femmes élues locales d'Afrique (Refela) de 2018," en Afrique de l'Ouest plus de 40% des femmes sont victimes de violences et 65% le sont en Afrique centrale”.
 

Au plan mondial les violences faites aux femmes touchent près  de 30% si on prend en compte les violences physiques ou sexuelles exercées par le partenaire ou par une tierce personne. Mais dans la quasi-totalité des cas, la violence est domestique, elle s'exerce au sein du couple ou de la famille.

 

 

Quand la violence devient une habitude

EtatsLes données sur les violences faites aux femmes sont largement minorées. Plus grave, cet état de fait à tendance à se banaliser, et pour peu, les femmes vivraient les violences en pure fatalité.

 

Selon un rapport d'Amnesty International élaboré à la suite d'une double enquête nationale réalisée en 2009 et 2016, 23% des Guinéennes déclaraient avoir été violées. Malheureusemnt, une femme sur quatre à peine, a osé parler de ces violences à une tierce personne et seulement 5% ont porté plainte. 

 

Le phénomène est général dans le monde: les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles n'osent souvent pas porter plainte: elles redoutent la honte et la stigmatisation, le rejet par leur famille, l'impunité de leurs bourreaux, les représailles ou, pire encore, elles considèrent que cette violence est "normale”.

 

Pour ONU Femme, moins de 40 pour cent des femmes qui subissent des violences demandent de l’aide sous une forme ou une autre. Dans la majorité des pays disposant de données sur ce sujet, parmi les femmes qui demandent de l’aide, la plupart se tournent vers leur famille ou leurs amis (es), et très peu vont vers des institutions officielles telles que la police et les services de santé. De fait, moins de 10 pour cent de celles qui demandent de l’aide font appel à la police

Agressions sexuelles

Dans le monde, on estime que 736 millions de femmes - soit près d’une sur trois - ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, et/ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne (30 pour cent des femmes de plus de 15 ans). Ce chiffre ne tient pas compte du harcèlement sexuel. Les taux de dépression, d’avortement et de contamination par le VIH sont plus élevés chez les femmes ayant subi ce type de violence, par rapport aux femmes qui ne l’ont pas subi, ainsi que d’autres problèmes de santé qui peuvent durer encore longtemps après que les violences ont cessé.

 

Au Sénégal la mise en place d'un système de vigilance locale, par le biais des Bajenu Gox, des femmes qui s'investissent dans leur communauté, est souvent mis en avant pour expliquer une réduction des agressions.

 

En revanche, la violence contre les femmes a beaucoup augmenté dans le Sahel, une région soumise à des conflits qui durent et dont les populations civiles, en particulier les femmes, sont les premières victimes.

 

A ceci s'ajoute un statut de la femme encore peu émancipé dans certains pays du Sahel. Au Mali par exemple où, toujours selon le Refela, "91% des femmes sont excisées et plus de 55% d'entre elles sont mariées avant l'âge de 18 ans”.

Des viols de fillettes

ViolencesEncore une fois, l'environnement domestique joue un rôle essentiel. En Afrique de l'Ouest, en considérant une tranche d'âge de 20 à 24 ans, plus de la moitié (52%) de ces femmes sont mariées avant l'âge de 20 ans. Au Niger, neuf femmes sur dix sont dans ce cas.

 

L'Organisation mondiale de la santé ne cesse de le répéter: dans huit cas sur dix, les violences physiques ou sexuelles se déroulent à la maison, au sein d'un couple et le partenaire est l'auteur de ces actes.

 

Les chiffres concernant les violences commises par des personnes étrangères au foyer sont pour leur part rares et difficiles à réunir.

 

Enfin, il y a la violence sexuelle proprement dite, le viol ou l'agression sexuelle et dans ce cas, les proportions sont moindres, le tableau semble moins terrible mais les chiffres sont en-deçà de la réalité pour des raisons déjà évoquées.

 

 

60% des femmes violées ont moins de 21 ans

Le plus sordide concerne le viol des enfants. En Guinée, le rapport d'Amnesty précédemment mentionné affirme qu'un tiers des viols recensés en 2021 par la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables (gendarmerie) l'ont été sur des victimes de moins de 13 ans.

 

En Côte d'Ivoire, le Refela évoque des statistiques qui ont enregistré près de 800 viols de mineurs entre 2012 et 2015.

 

Enfin, dans l'est de la République démocratique du Congo, le viol est utilisé comme "arme de guerre”, selon une formule effrayante et qui pourtant est incapable de dessiner l'horreur de filles de moins de dix ans violées et dont certaines sont recueillies à l'hôpital de Panzi, proche de Bukavu, dans les services du docteur Denis Mukwege.

Etats pourcentage

 

L'âge reste un facteur essentiel des violences sexuelles, en particulier en Afrique de l'Ouest où six femmes sur dix avouent avoir subi ce type de violences avant 21 ans. 

 

En Gambie et au Liberia, un tiers de ces femmes ont même été violées avant 15 ans. Au Bénin, c'est quasiment une sur cinq.

 

Le Mali, le Bénin et le Togo offrent aussi un spectacle pénible, étonnant par ailleurs, puisqu'on s'interroge sur le temps qu'il faudra encore à ces pays pour qu'ils protègent enfin leurs filles.

 

15 millions d’adolescentes dans le monde (âgées de 15 à 19 ans) ont été forcées d’avoir des rapports sexuels. Dans la grande majorité des pays, ce sont les adolescentes qui sont les plus exposées au risque de relations sexuelles forcées (rapports sexuels ou autres actes sexuels forcés) de la part d’un partenaire actuel (mari, conjoint, petit ami) ou ex-partenaire. D’après les données issues de 30 pays, seul 1 pour cent d’entre elles se sont tournées vers les services d’aide professionnelle.